C’est la semaine avant les congés de Carnaval. Une tournée des écoles maternelles de ma commune pour raconter des histoires sur l’heure de midi. Une occasion d’aller à la rencontre des plus petits.
Février, c’est le moment du retour de la lumière, c’est l’heure de sortie d’hibernation des ours qui dira si l’hiver est toujours là ou s’ il laisse la place au printemps. Je vais raconter un conte canadien « Le maître de lumière » trouvé dans 365 contes des pourquoi et comment de Muriel Bloch. C’est une histoire de forêt, d’animaux dans le froid et l’obscurité, d’un ours, maître du ciel qui garde la lumière et la chaleur pour lui tout seul, de la révolte des animaux, d’un écureuil, d’un renne et d’une souris qui grimpent jusque dans les nuages pour ramener la lumière sur Terre.
Chaque jour, un nouveau lieu et d’autres enfants, des plus petits des plus grands, des qui t’écoutent en souriant, des qui posent des questions tout le temps, des qui s’animent en riant, des qui chantent et bougent avec toi, des qui proposent des pandas, des qui t’écoutent en silence, des qui sont dans l’étonnement tout le temps.
L’étonnement, c’est ce qui précieux avec les touts-petits et qu’on perd parfois -pourquoi pourquoi- en grandissant. A la fin de l’histoire, les enfants viennent essayer les bois du renne, ils les mettent sur le front et jouent. Ils s’approchent de la lampe et jouent à faire l’ours qui cache la lumière. Certains s’en vont dans la cour en chantant la ritournelle de l’histoire Doum Didim Dam Glaglaglagla. L’histoire poursuit sa vie.
Le vendredi, j’ai oublié mon tabouret dans la salle de classe, je reviens à la sortie des classes pour le chercher. L’instit’ me dit que les enfants ont passé toute la récré à prendre des bouts de bois et à les mettre au front pour jouer au renne. Les autres adultes avaient regardé sans trop comprendre.
La poésie d’un bout de bois, qui devient bois de renne ou peut-être dans d’autres histoires canne, rame ou antenne.