Un poème, une consigne # 2

Suite à l’atelier Corps Territoire de jeudi à La Halte à Liège (infos ici), j’ai envie de vous proposer une des consignes d’écriture.

La vue est un des sens que nous utilisons le plus pour entrer en contact avec le monde, et parfois les autres sens ouïe, goût, odorat et toucher, selon la sensibilité de chacun, peuvent être désinvestis au quotidien.

La proposition suivante est donc une invitation à se mettre à l’écoute de notre part sensible et de porter son attention sur un seul sens pour savourer ce qu’il y a de singulier dans ce rapport au monde.

Inspiré des inventaires sensibles des Notes de Chevet de Sei Shonagon (Japon-XIe siècle après J.C.) où se déploient les saisons, les montagnes, les insectes, la nature, l’eau, les plus menus détails de la vie quotidienne, les sensations les plus infimes, les tissus, les choses qui font battre le coeur, etc… voici une proposition d’écriture pour se reconnecter à ce que l’on touche et à ce qui nous touche.

Écrivez l’inventaire (pas réduit à une liste mais empreint de souvenirs et d’anecdotes) des choses qui gagnent à être touchées.

Partagez vos textes ou extraits de texte en commentaire 🙂

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Du miel et du ciel- retour d’atelier

 

Samedi matin. Il fait gris sur Bruxelles. L’appartement d’une amie accueille La Ruche, un atelier d’écriture poétique et collaborative. 6 participantes autour d’une table, de mots et de thé chaud.

Un tour de table pour s’apprivoiser, dire son prénom et faire un point météo: dire son état intérieur comme une image du ciel. Il y a de la brume, du brouillard, qui cachent des ciels bleus, une aube aux couleurs chaudes, un ciel agité, mais aucune de nous ne s’est laissé prendre par le ciel gris.

Comme les abeilles, explorer un territoire et y butiner. Récolter de la matière à transformer. Expérimenter. Devenir poète.

Lecture du premier texte. R. est émue. Larmes et mots. Une première fois comme une naissance à quelque chose, ses propres mots qui existent dans l’espace, qui s’inscrivent dans le monde, qui se partagent avec les autres. Elle expliquera  le complexe d’écrire, de faire des fautes d’orthographe, de ne pas utiliser les mots justes ou les bonnes structures de phrases. S’autoriser à écrire et y prendre du plaisir. De quoi se décomplexer d’écrire. Une aube pour R.

Être dans l’ici-maintenant. Il drache. On remplace la ballade urbaine par l’exploration de la bibliothèque. Des vocations naissent: C. veut devenir cambrioleuse pour découvrir les titres de livres dans les bibliothèques d’inconnus.

Le plaisir d’écrire seule et aussi à plusieurs voix. Cela invite à sortir de soi, cela nous emmène ailleurs. Là où ça se transforme, là où il y a l’étonnement.

La représentation que l’on se fait de l’écriture, de l’écrire-bien bouge. Notre imaginaire à travers nos représentations nous limite souvent. Pourtant la confrontation aux contraintes d’écriture et au groupe permet de redéfinir les frontières de soi dans l’écriture. Des trajectoires nouvelles s’expérimentent.

Et puis c’est déjà la fin. Quelque chose s’est installé. Une complicité. Des impressions de pas assez, des envies de encore. C’est vrai, la prochaine fois il faudra y penser, moi non plus, je n’ai pas envie d’arrêter.

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« Abeille: petit insecte qui fabrique du ciel » Pef