L’automne, ici ou là- agenda

Cet automne, des rendez-vous d’écriture et des récits à inventer, à écouter pour se relier poétiquement à nos mémoires.

A venir!

 

Chaque 3ème mardi du mois-Octobre 2018-mai 2019

ESPACE(s), atelier d’écriture créative

18h45-21h30

Plus d’infos: ici

Bureau Tempête, 23 rue de Fétinne-Liège

17 novembre 2018

DE FIL EN AIGUILLE, atelier d’écriture créative

Plus d’infos: ici

Fureur d’écrire, CLEA, Maison de la Francité- Bruxelles

12-16 novembre 2018

ALBUM DE FAMILLE, semaine d’exploration autour des mémoires familiales: récits, voix et rythme

Spectacle le 16 et 17 novembre

Plus d’infos: ici

Théâtre de la parole, Bruxelles

Septembre-décembre 2018

PETITES HISTOIRES, GRANDE HISTOIRE, création d’histoires et arts plastiques en lien avec le patrimoine, avec les classes de 4e primaire de la commune de Beauvechain

Maison du Conte et de la Littérature asbl- Jodoigne

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à venir

Quelques prochains rendez-vous pour sortir de l’hiver.

De belles rencontres autour du corps, de l’écriture, de la voix et des imaginaires à venir. Peut-être nous retrouverons nous  ici ou là? Au plaisir.

L’agenda remonte le temps pour éviter de ne le voir passer trop vite!

17 février 2018

INTERSTICES, contes et récits à trois voix avec Emmanuel Deloeul et Christine Horman

dans le cadre d’un évènement privé à Ecaussines

Le spectacle recherche lieux insolites, vivants et empreints de mémoire pour jouer. Contactez-moi: anne.guinot@gmail.com

11 février 2018

VOL et ENVOL atelier écriture et voix – 10h à 16h

Café La Vieille Chéchette, Saint-Gilles/Bruxelles- Pour en savoir plus: ici

janvier-février 2018

Ateliers de création sonore dans le cadre du projet « Conte de Fischeriens »

Projet mené par l’asbl Urbaniza’son en partenariat avec l’institut Frans Fischer à Schaerbeek

18 et 25 janvier/ 15 et 22 février / 22 et 29 mars 2018

CORPS TERRITOIRE, atelier d’écriture et expérience sensorielles- jeudi de 18h30-21h30

La Halte, Liège- Pour en savoir plus: ici

à partir du 15 janvier 2018

A COEUR VOIX, atelier hebdomadaire chant/circlesongs/improvisation vocale= groupe régulier- lundi de 18h30 à 20h30.

05/02, 26/02, 26/03, 30/04, 28/05 et 25/06 = ateliers ouverts sans engagement à prix libre

Infos et inscription: anne.guinot@gmail.com

C.C. Kali, Liège

14 janvier 2018

VOL et ENVOL atelier écriture et voix – 10h à 16h

Café La Vieille Chéchette, Saint-Gilles/Bruxelles- Pour en savoir plus: ici

09 janvier 2018

Atelier d’écriture créative avec des élèves de 5e et 6e primaire en lien avec le spectacle « La convivialité »

C.C. Jacques Franck, organisé par le CECP en partenariat avec La Roseraie

Chers vous,

je vous souhaite une belle année 2018,
avec des                           E S P A C E S                 verts, vers, imaginaires, air, respiration…

pour être là simplement ensemble, rêver et penser demain, pour faire exister des interstices vibrants, militants, sensibles, doux, chantants pour habiter le monde autrement.

A bientôt.

Anne

mettez un peu de ciel2018.png

un poème, une consigne

Je suis tombée par hasard sur ce  poème aujourd’hui.

Je vous en partage un extrait.

 

Je t’équinoxe
je te poète
tu me danse
je te particulier
tu me perpendicuaire
et soupente

Tu me visible
tu me silhouette
tu m’infiniment
tu m’indivisible
tu m’ironie

Je te fragile
je t’ardente
je te phonétiquement
tu me hiéroglyphe

Tu m’espace
tu me cascade
je te cascade
à mon tour mais toi

tu me fluide

tu m’étoile filante

tu me volcanique

(…)

Ghérasim Luca – Paralipomènes [Le Soleil Noir // 1976]

Une mise en musique du poème en entier par Arthur H: ici

Je vous invite à écrire en poésie l’histoire d’une relation (à une personne, à un objet, à un lieu, au monde, à une abstraction, etc.) sur le même principe: Je te…/tu me…+ nom, adjectif ou adverbe.

Prenez quelques minutes aujourd’hui pour écrire.

©Image: C. Dotremont, Logogramme

 

Dans ma bibliothèque

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L’ombre de chacun de Mélanie Rutten, éditions MeMo

C’est un magnifique album. C’est l’histoire d’un cerf inquiet, d’un petit Lapin qui veut grandir, d’un soldat en guerre, d’un chat qui fait toujours le même rêve, d’un Livre qui veut tout savoir et d’une Ombre. Un récit qui évoque les peurs enfantines de manière poétique et imagée. Comment grandir? C’est une belle question. La séparation avec les parents et la confrontation avec le monde nécessitent que chaque enfant, comme le petit Lapin, puisse sentir  » une petite maison grandir à l’intérieur de lui » afin de retrouver en soi un espace sécurisant, un abri rassurant, qui lui permettra d’explorer le monde sans ses parents. Sans cela, l’Ombre menaçante du monde continuera à planer et à nourrir les peurs. Les illustrations à l’encre de chine noire et de couleurs donnent une profondeur colorée à cette aventure vers la vie.

…à découvrir absolument, pour les enfants à partir de 6 ans et aussi pour les plus grands…

« Moi, président »-atelier d’écriture

Entre l’élection de Donald Trump et les présidentielles françaises de 2017. Un espace-temps pour rêver aux lendemains qu’ils chantent ou qu’ils déchantent? Cette année, le thème du concours d’écriture organisé par la Maison de la Francité s’intitulait « Moi, président ». J’ai donc proposé un atelier d’écriture qui avait des airs de jeu de rôles.

Territoire marin sans limite et sans président, utopie écologiste pour bergeronnette et belette, rêverie poétique, empire poulailler sécuritaire, chacun a dessiné son territoire et  partagé sa vision de l’avenir.

© AFP Martin Luther King lors de son discours « I have a dream », le 28 août 1963

Le réel me fait rêver #1: la grenouille de verre

Dans les histoires, les animaux peuvent parler, les licornes existent pour de vrai et… Pourtant il existe dans la réalité des créatures, parfois bien plus, ou en tous cas aussi surprenantes que dans les histoires. La nature est vraiment magique.

Voilà l’une de ces créatures: la grenouille de verre.

A travers son ventre translucide, on peut voir ses poumons, ses intestins et même les battements de son coeur. Elle vit en Amérique centrale et en Amazonie, dans les forêts chaudes et humides. Elle est verte et réfléchit la lumière presque comme une feuille. Ainsi, pour les prédateurs (et les scientifiques), il est assez difficile de la trouver si elle ne chante pas. Une hypothèse pour expliquer l’origine de ce ventre translucide: cela l’aiderait à éviter les prédateurs (capacité de camouflage / mimétisme appelé « crypsis ou capacité cryptique »).

Autre particularité de cette espèce: ce sont les mâles qui s’occupent des petits, les femelles mettant les voiles dès qu’elles ont pondu les oeufs.

Vous avez dit bizarre?

Questions existentielles #1

Quelques trouvailles surgies d’un jeu que j’appelle « jeu du pourquoi-pourquoi », un jeu d’écriture pratiqué par les Surréalistes. Il faut être minimum deux, plus il y a de joueurs plus il y a de possibilités. Chaque joueur écrit  des questions commençant par « Pourquoi…? » et « Qu’est-ce que…? » et des réponses commençant par « Parce que… » et « C’est… ». Puis les questions et les réponses sont associées au hasard et lues à voix haute. 

  • Pourquoi la mer est bleue? Parce n’avoir aucune certitude et ne plus douter t’enracine au présent.
  • Pourquoi les oiseaux chantent? Parce que nous portons tous les plus belles joies du monde.
  • Pourquoi je demande pourquoi? Parce que sous le clocher la chanson du berger.
  • Pourquoi se brosser les dents? Parce que vivre sans amour c’est déjà mourir un peu.
  • Pourquoi les enfants dansent? Parce que pas de bras pas de chocolat.
  • Qu’est-ce que naître? C’est la vie qui creuse ses sillons en toi. 
  • Pourquoi la mort? Parce que la lune sourit à son ombre. 
  • Pourquoi l’inconstance? Parce que parce que c’est mathématique. 
  • Pourquoi aller à l’école? Parce qu’il y a des jours de bleu heureux. 
  • Qu’est-ce que c’est d’être plein? C’est être un biscuit croustillant enrobé de miel. 
  • Qu’est-ce qui t’arrives? C’est la maladie de l’amour.
  • Qu’est-ce qu’une émotion? C’est une coïncidence.
  • Qu’est-ce que la pluie? C’est la fatigue combinée au stress qui me donne la nausée.
  • Pourquoi aller ailleurs? Parce que je le vaux bien.

Rêve éveillé #3

C’est la nuit noire, je sens des fourmillements là en bas dans mon pied, ça creuse à l’intérieur, je ne vois pas ce que c’est, quelque chose dévore mon pied, je suis en train de tomber. 

Mes têtes tombent et roulent, roulent, roulent. L’une dévale un champ jusque dans une rivière, l’autre roule et atterrit dans un amas de ronces, seule une tête est restée sur mon tronc, elle crie, elle crie tellement fort que les autres têtes reviennent à moi en volant dans les airs. 

Je regarde mes sexes. L’un a poussé de 10 mètres et il rentre dans tous les trous, il se ballade et il essaye, il se transforme en serpent et il se détache de moi. L’autre sexe lui, se creuse, il y a des fleurs qui poussent à l’intérieur et des abeilles viennent y butiner. Ça me chatouille tellement. Je ris à gorge déployée, ça fait tomber toute la forêt. 

Seul, je reste debout. 

Je suis maintenant au milieu de la mer. Mon pied se déracine et s’agite d’avant en arrière, j’avance dans l’eau, mes têtes ondulent, sortent à l’air libre et plongent sous l’eau. Ma peau devient écailleuse et lisse, presque gluante. Je glisse, je glisse dans la profondeur de la mer. Cela paraît infini. Je ne sais pas combien d’heures ou combien d’années, j’ai nagé. 

© Anne Guinot

 Rêve éveillé #2 

Un matin, de retour de la forêt, une lumière scintillante transperce mon corps… Sort de ma bouche un fil blanc. 

Je tire, je tire, je tire encore. J’arrive jusqu’en ville.

Avec le fil, je dessine une marelle. Je saute à deux pieds dedans pour aller de la terre jusqu’au ciel. La ville toute entière est sidérée de me voir là, assise sur un nuage rond au pantalon blanc.

Carnaval de fils blancs. Je démêle le nuage fil par fil. Il ne lui reste que son pantalon. J’enfile le vêtement et je danse allègrement.

J’atterris sur le pavé et le pantalon disparaît.  

© Anne Guinot